À 200 m de la petite ville de Courtry dans l'Est parisien (77), réside un
ancien fort militaire abandonné. Ce fort abrite toute une histoire depuis sa fin de service en 1997.
Dans son passé militaire, il servira durant les deux guerres. Dans les années 1960, le fort devient la propriété du Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA), où la France réalise les essais du détonateur de la bombe atomique française.
Il y est manipulé de l'uranium et produit des détonations en sous-sol, jusqu'à 50 par jour durant 10 ans, pouvant pulvériser les vitres des villages alentours comme Courtry.
Au début des années 2000, une communauté vient s'installer dans une partie des ruines devenues terrain vague et monte un grand réseau de déchetterie illégal. Le fort devient en une dizaine d'années une décharge sauvage de plusieurs hectares.
En 2012, les lieux sont rachetés par l'entreprise Placoplatre, pour un projet de mine de schiste. Durant les premiers travaux sur le fort, il est relevé des traces de radioactivité, notamment grâce à des associations d'experts venues contrôler la zone.
Depuis les travaux sont à l'arrêt et les déchets restent entassés depuis plus de 10 ans, seul l'agacement des habitants évolue au fil des ans, ne voyant pas la situation s'améliorer, mais seulement l'image de leur ville se dégrader.

1: Courtry, janvier 2022. L'entrée de l'ancien site militaire, abandonné, aujourd'hui propriété de Placoplatre.

2: Courtry, janvier 2022. Vue de la partie interdite du fort de Vaujours, où furent pratiqués les essais nucléaires au sous-sol.

3: Courtry, janvier 2022. Dans la partie déchetterie sauvage du Fort, les bâtiments, la nature et les déchets ne forment plus qu'un triste décor.

4: Courtry, janvier 2022. M. Gomès, né à Villeparisis, non loin de Courtry, entendait les détonations du fort étant enfant. Il emménage à Courtry en 1968 et entend encore des explosions plusieurs années durant. À country, il habite la "rue du cancer" comme renommée par certains journalistes. Il n'apprécie guère ce surnom, précisant "qu'il n'y a pas plus de cancer ici qu'ailleurs". Il soutient aussi le projet de parc solaire sur la partie déchetterie sauvage du Fort, disant que "c'est tellement pollué qu'on ne peut pas faire de maison ou un parc, ou des champs" et enfin que cela rapporterait de l'argent à la commune. La dépollution du site est estimée à 10 millions d'euros, et ce, sur plusieurs années.

5: Courtry, janvier 2022. Grille d'information et de sécurité nucléaire pour les employés de Placoplatre qui traitent les déchets, potentiellement radioactifs du site.

6: Courtry, janvier 2022. Kit de soin oculaire trouvé dans les bâtiments abandonnés du fort militaire.

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